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Gueule de broie

 

Si fond

Il boit pour oublier qu'il vit
Il vit pour oublier qu'il voit
Il vit pour oublier qu'il fuit
Sa survie est en lui

Elle joue le fou du roi
Il boit à n'être plus de bois
Et ne plus survivre ses ennuis
Il boit à se croire en vie

Mais il se noie
Vit en mélangeant la vie
Il brise ses vies, vomit sa voix
Il vit en restant de bois

On boit pour se croire en vie
Quand on est froid
Et il ploie, devient son pire ennemi
Tout ça finira mal

Mais il n'aura plus d'ennuis
Une détente, c'est froid
Plus brûlante que la vie
Il portera sur son doigt

L'empreinte de ses pires ennemis

Le froid, l'émoi, et lui.

 

Siphon

Un dimanche à la ville, part une sombre journée
Cherchant, c'est de la malice, un brin d'excitation
L'alcool me tourne en rond, retourne sa pelisse
Nul endroit, nul horizon, où lancer ma cilice

Je vais, déambulant, chercheur zélé
De quoi oublier mon abandon
L'alcool frappe à mon front, crache sa prise
Nul endroit, nulle raison, d'attendre un calice

Un dimanche à la ville, sobre journée
Nul part, nulle saison, pour oublier
La solitude grise.

 

Si font

Un dimanche à la ville, part une sombre journée
Cherchant, c'est de la malice, un brin d'excitation
L'alcool me tourne en rond, retourne sa pelisse
Nul endroit, nul horizon, où lancer ma cilice

Je vais, déambulant, chercheur zélé
De quoi oublier mon abandon
L'alcool frappe à mon front, crache sa prise
Nul endroit, nulle raison, d'attendre un calice

Un dimanche à la ville, sobre journée
Nulle part, nulle saison, pour oublier
La solitude grise.

 

Bois

Un beau soir, un matin tu t'regardes de travers
T'as des yeux fouineurs qui tapissent ton âme
Tu t'dis qu'si tu tiens c'est surtout par les nerfs
Tu t'dis qu'si tu tiens c'est à cause d'une femme

Mais t'en crois rien, tu t'sais trop en loques
A boire du dégoût au fond d'ton impasse
T'as les crocs noyés dans la vinasse
Et tu t'tiens là, tout de briques et de bocks

T'es là a suspendre ta foi
Cette indigne maîtresse

Alors à genoux tu pleures et tu te blesses
T'as les os qui grouillent et te pressent
Qu'importe la vie sans caresses
Qu'importe la vie si en toi elle se blesse

Tu t'regardes mourir t'es même plus un amant
Y t'reste plus pour vivre qu'un ou deux serments
Alors tu t'accroches à tes cris tes chicanements
Mais t'es chassé du monde des vivants

T'es classé voilà tout au revers des amants
T'es viré voilà tout d'la patrie des aimants

Y t'reste plus qu'un goulot à soulever
Plus qu'un goulot pour t'étrangler
Noie ton ivresse mon âme dans l'oubli
Oublie ses caresses ses flammes de ta vie

La vie ne fait pas de cadeaux à ceux qui l'aiment trop
C'est une maîtresse fantasque qui crache sur le beau.

 

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