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Politesse

 

Le poète est un idiot, qui ne fait de mal à personne, il n'en fait qu'à sa tête, et attend que l'on sonne, il aménage des serrures en voyant nos absences car ça, il en est bien sur, c'est la déliquescence, mais ceux qui font l'opinion n'aiment pas les entêtés, ça rapporte pas assez de s'nourrir au mouron, le v'là tout endormi, au moment où l'on sonne le grelot l'fait trembler, le v'là sans vergogne, il n'ouvre à personne, le v'là parasité, il commence sa nuit, au moment où l'on grogne.

La vie du poète ressemble à sa transe, il est blet, quand il tient sa chance.

Poètes de tous pays unissez-vous
Avant d'être soumis au coût de production
Des coucous de la prostitution

Poètes de tous pays, dispersez-vous
Vos mandats de perquisition ne sont pas en règle
Poètes de tous pays dehors
Vous êtes trop vivants pour ce monde en règle


Politesse bis

 

Si vous poussez sa porte, il faut le réveiller, il a en soi tant de portes, mais soignez votre entrée. Il vous fera aimer l'incertain, le silence et le vin, il vous empotera, la nuit, en son fol dessin. Si c'est un bon amant vous serez comblée, il sait si bien soigner ses entrées.

La nuit vous cajolera en épiant vos ébats, dites lui que vous avez un peu froid. Il saura réchauffer votre corps en écoutant votre coeur et de ses mots blessés jaillira ses ors, il risque de vous faire un peu peur car si le poète n'est que de peu de poids il tient à bout de bras la force de sa foi. Son eau consumée cherche à vous brûler, indocile, elle serpente à vos pieds et si vous décidez d'y tremper votre âme, soyez en sur, il réchauffera votre flamme.

Le monde n'en deviendra que plus incertain mais cette enchantement changera votre faim. Vous aurez des envies de vies aventureuses, vous aurez des envies aux envies sulfureuses mais on ne vous écoutera pas, ce monde n'aime pas les renégats alors votre histoire, vous la vivrez seul bien à l'abri des regards de personne et vous attendrez , tranquille, sur le seuil, tu attendra bêtement, ami, que l'on sonne.


Poètes de tous pays, dispersez-vous
Vous êtes trop vivants pour ce monde en règne.

( Il y a des charnières de vie aux maillons lourds, parfois.)

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