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  • Tous les matins y'a un pigeon qui s'lève

    Pigiste au pigeonnier, couve des œufs pourris, toi seul les fertilise, moi moi moi

    Menteur profiteur, avarice personnifiée, à la manip à la barre, es crocs

    Diviser pour régner, à la chienlit incarnée, gangrène du mensonge

    Utilise la gentille, vampire malsain, considérée comme faiblesse, bêtise

    Une arme, harceler, pour prendre, encore, planche pourrie, génome

    C’est dans le sang, l’éducation, détestation au sein de ce sang

    Les mères sentent cela, ombre, fer de, non, concurrence

    Tant d’argent au départ, guerre, coups permis, miroirs

    Ecarter ce reflet, empoisonné, touche pas au grisbi,

    Fin de race taré, finira mal, pas plus mal

    Fer de lance contre fer de lent ce, pigeon.

    « Et on tuera tous les salauds. » Titre d'un livre de Boris Vian.

  • Politesse

     

    Le poète est un idiot, qui ne fait de mal à personne, il n'en fait qu'à sa tête, et attend que l'on sonne, il aménage des serrures en voyant nos absences car ça, il en est bien sur, c'est la déliquescence, mais ceux qui font l'opinion n'aiment pas les entêtés, ça rapporte pas assez de s'nourrir au mouron, le v'là tout endormi, au moment où l'on sonne le grelot l'fait trembler, le v'là sans vergogne, il n'ouvre à personne, le v'là parasité, il commence sa nuit, au moment où l'on grogne.

    La vie du poète ressemble à sa transe, il est blet, quand il tient sa chance.

    Poètes de tous pays unissez-vous
    Avant d'être soumis au coût de production
    Des coucous de la prostitution

    Poètes de tous pays, dispersez-vous
    Vos mandats de perquisition ne sont pas en règle
    Poètes de tous pays dehors
    Vous êtes trop vivants pour ce monde en règle


    Politesse bis

     

    Si vous poussez sa porte, il faut le réveiller, il a en soi tant de portes, mais soignez votre entrée. Il vous fera aimer l'incertain, le silence et le vin, il vous empotera, la nuit, en son fol dessin. Si c'est un bon amant vous serez comblée, il sait si bien soigner ses entrées.

    La nuit vous cajolera en épiant vos ébats, dites lui que vous avez un peu froid. Il saura réchauffer votre corps en écoutant votre coeur et de ses mots blessés jaillira ses ors, il risque de vous faire un peu peur car si le poète n'est que de peu de poids il tient à bout de bras la force de sa foi. Son eau consumée cherche à vous brûler, indocile, elle serpente à vos pieds et si vous décidez d'y tremper votre âme, soyez en sur, il réchauffera votre flamme.

    Le monde n'en deviendra que plus incertain mais cette enchantement changera votre faim. Vous aurez des envies de vies aventureuses, vous aurez des envies aux envies sulfureuses mais on ne vous écoutera pas, ce monde n'aime pas les renégats alors votre histoire, vous la vivrez seul bien à l'abri des regards de personne et vous attendrez , tranquille, sur le seuil, tu attendra bêtement, ami, que l'on sonne.


    Poètes de tous pays, dispersez-vous
    Vous êtes trop vivants pour ce monde en règne.

    ( Il y a des charnières de vie aux maillons lourds, parfois.)

  • Errance

     

    Elle met son sexe dans la balance
    Au risque d'attraper froid
    Elle fourre son sexe dans l'errance
    Au risque d'être de bois

    Il faut jeter aux objets trouvés
    L'infamante, ce corps troué
    Dans un an, j'irai la chercher
    Elle sera à moi, cette damnée

    Si nul ne se l'est appropriée
    Faut être fou pour l'envisager
    Tant rêvent de la dévisager
    Nul espoir, elle sera retrouver

    Un sexe à mettre dans sa balance
    Un fou à mettre dans son aisance
    Elle connaît par coeur des airs enivrants
    Qui ont les parfums des tendres amants

    Son corps buissonnier, agile comme un roseau
    Sait tendre à nos envies des folies cramoisies
    Et l'on est transporté d'aise, tout est beau
    Notre âme paillarde joue de ses jeux infinis

    En la nature humaine on croit vénérer
    Une fleur docile qui aime chahuter
    Mais son suc est acide et si brûlant
    Qu'il brûle nos beaux enchantements

    La fleur vénéneuse retrouve toute lucidité
    Au pied de son lit on est sans connaissance
    Encore brouillé par la sainte licence
    On préférerait pouvoir se terrer

    La chair est belle quand elle est sans mesure
    Mais l'esprit lui vit trop de morsures.

     

     

     Souvenir boréal

     

    Mon coeur boit du verre à l'ombre des échardes
    Mes gestes veinés en suspens se rassurent
    Il est trop tôt pour être happé par l'usure
    Il est bon de croire qu'elle tarde
    Même si elle se farde
    Mais elle se mure
    Cette future
    Harde
    Mon coeur file du verre à l'orée d'un champ mort
    Mes gestes engoncés en filaments s'éclipsent
    Mais je suis bien trop lisse
    Je flotte en corps mort
    J'y crois, je dors
    Il est sur
    Ce mur
    Ombre
    Mon coeur plante du verre en sa terre fatale
    Tombe.